mardi 23 septembre 2008

MIRRORS **

Sorti le: 10/09/08
Réalisateur: Alexandre Aja
Avec: Kiefer Sutherland, Paula Patton, Amy Smart, Mary Beth Peil...

Un inspecteur démis de ses fonctions après une bavure trouve un nouveau travail afin de reprendre sa vie en main. Il devient veilleur de nuit dans un immense magasin ravagé par un incendie quelques années plus tôt et laissé depuis à l'abandon. Mais le job se révèle moins tranquille qu'il n'y paraît. L'énorme bâtisse abrite des miroirs qui lui laissent voir des choses terrifiantes.
Il serait injuste et mal venu de comparer "Mirrors" avec le chef d'oeuvre qu'est "La colline a des yeux" (n'ayons pas peur des mots!). Malheureusement, le remake du film de Wes Craven a laissé une telle empreinte qu'on ne peut faire autrement. Alexandre Aja attendu au tournant avait la pression pour ce nouvel opus. Apparemment, il ne l'a qu'à moitié supportée. "Mirrors" n'est pas un désastre en soi mais le réalisateur à force de vouloir confirmer sa place parmi les nouveaux réalisateurs sur lesquels il faudra désormais compter, use et abuse des bonnes choses. Du coup, il transforme malgré lui, les points forts de son long-métrage en faiblesses.
Ainsi, le compositeur Javier Navarrete (déjà auteur de la merveilleuse musique du "Labyrinthe de Pan") livre une partition qui n'est pas à la hauteur de son talent. Le thème du film, qui fait d'ailleurs, bizarrement pensé à celui de "L'Exorciste" est trop utilisé tout au long du film et agit comme un point de repère avec lequel on peut se préparer aux scènes les plus effrayantes. Or le silence paraît plus propice à ce genre de films atmosphériques.
Autre point fort détourné, Kiefer Sutherland loin d'être mauvais tente vainement de nous faire oublier Jack Bauer. On croit à sa peine et il est même bon lors des scènes de famille mais le choix d'un casting anonyme aurait été plus judicieux. Si l'identification était totale dans "La colline a des yeux", elle est ici inexistante.
Jamais le public ne se sent impliqué dans cette histoire de démon qui hante des miroirs. Histoire d'ailleurs bien compliquée dans laquelle on aurait préféré plus de réalisme. L'excès de paranormal dans la dernière partie du film tue même le peu d'intérêt qu'avait le spectateur. Il faut voir les dernières scènes où Sutherland affronte un démon ayant des faux airs de la petite Regan possédée dans "L'exorciste" (encore! A croire qu'Aja voulait lui rendre hommage ou bien, peut-être était-il en panne d'inspiration?). Ne parlons pas de la scène finale incompréhensible frisant le ridicule. On a parfois l'impression d'assister à un double-épisode de "Supernatural", pour dire!
Les ratés sont grands mais le film n'en est pas pour autant une catastrophe. "Mirrors" reste un film d'horreur et en tant que tel, il remplit plutôt bien sa mission. Ainsi, certains moments sont même terrifiants. A s'en cacher les yeux derrière ses mains et à relever ses pieds sur son siège. Le jeu des miroirs, thème original, est très bien exploité et la scène dont on entend tant parler, celle où Amy Smart se décroche elle-même la mâchoire est d'un gore absolu (peut-être la plus réussie du film). L'actrice n'a que trois scènes mais sa dernière marquera pendant longtemps l'histoire du cinéma d'horreur.
Finalement, si le film tient ses promesses en matière de peur, espérons qu'Aja s'en sorte mieux avec son prochain film (ce sera encore un remake, celui de "Piranhas"). Plus de réalisme ne ferait pas de mal. Aja a prouvé par le passé et grâce au génial "La colline a des yeux" que le survival lui sied mieux que le genre fantastico-horrifique.

bande annonce allociné

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Aja n'est pas seul à bords il travaille avec son ami de longue date sans qui il ne bosse pas sur les scripts et la réalisation de ses films mais on ne peut pas lui demander de faire éternellement des remakes de la colline à des yeux ça il l'a déjà fait...après la mission du film d'horreur n'est pas celle de faire peur mais de mettre à limage un univers qui donné (imaginaire ou non) il y a des films de comédie, de drame, d'action, de guerre, de sexe et plein d'autres le genre horreur reste le genre horreur si il fait peur aux gens c'est du à leur sensibilité. sinon bisous Klebhaart