lundi 24 janvier 2011

UN RICK'S CAFE A CASABLANCA

Sur les traces d'Humphrey Bogart

A Casablanca, les cinéphiles ont leur point de rendez-vous, le Rick’s Café. C’est une réplique du bar mythique que tient Humphrey Bogart dans le film Casablanca. Il y a 7 ans, une Américaine a eu l’idée de lui faire prendre vie.

Point d’Humphrey Bogart sur le perron. A la place, deux gardes entre deux palmiers reçoivent en haut d’un petit escalier blanc. Deux portiers prennent la suite.
Les arcs et les balustrades se découvrent dans la pénombre. Un serveur prend la commande au son de « Mona Lisa » de Nat King Cole puis déposent des petits pains chauds dans des assiettes prévus à cet effet…
Kathy Kriger a eu cette idée dans l’après-midi du 11 septembre 2001. Elle décide d’abandonner son poste de diplomate américaine basé à Rabat et de reconstituer le café de son film préféré. Elle parvient à réunir 1 million $ auprès de 40 investisseurs en moins de deux ans. Le 1er mars 2004, le Rick’s Café ouvre ses portes.

Un décor digne du film
Adossé à la vieille médina qui surplombe le port, le restaurant est un ancien Riad des années 30. Il est habillé de blanc, à la manière de la ville qui l’abrite. Chaque élément du décor, du toit en voûte aux nappes, la rappelle.
Le soir, la salle s’obscurcit. Des lampes pourvues d’abat-jour perlé installent autour des tables, une ambiance feutrée. Romantisme de rigueur. Il ne manque plus que Bogart et Bergman discutant autour d’un thé à la menthe à la table d’à côté.
21 heures, Issam s’installe au piano. Après quelques classiques français et des standards américains, il joue l’inévitable « As Time goes by » (chanson culte du film). Quand Issam n’est pas là, Lenny Bluett prend le relais. Fils de la cuisinière de Bogart, il avait été auditionné pour incarner Sam (le pianiste du film). En vain. Grâce à Kathy, son rêve est en partie réalisé.
Au second étage, le film est diffusé en boucle en version muette sous-titrée anglais. L’occasion d’aller écouter le Sam original.

Dans l’ombre d’Humphrey Bogart
Lorsque le client a fini de fredonner « As Time Goes By » devant la télé, il peut redescendre dîner. Le serveur en tenue de soirée blanche et turban noir devance tous les désirs. Le menu propose une cuisine internationale de choix (hamburger, foie gras, poissons…).
Kathy Kriger passe dire bonsoir, puis s’accoude dans un coin sombre du bar pour siroter un verre de vin blanc. Tel son personnage préféré, elle scrute les différents clients. Si Rick lui rendait visite, c’est là qu’elle le placerait. A l’écran, en bon patron, il se mêle aux clients. Kathy, elle, se balade de tables en tables, l’air énigmatique, quasi fantomatique. Elle ne s’attarde jamais. N’est pas Humphrey Bogart qui veut. Le vrai Rick’s Café est moins hospitalier que son modèle fictif. Kathy ose déclarer : « Le fait qu’une femme américaine puisse réussir par elle-même dans ce pays en dit long sur le Maroc et sur la tolérance de ses habitants ». Joliment dit sauf que les clients de ce soir là, sont tous occidentaux. La carte est hors de prix pour un salaire marocain moyen. Un plat principal accompagné de vin coûte près de 300 dirhams (environ 27 euros). Everybody doesn’t come to Rick !





4 commentaires:

Lynda... a dit…

Très bel article, pour un peu on s'y croirait !!
merci Tiffany et bravo !

selenie a dit…

C'est mon film préféré depuis toujours (avec "Les enfants du Paradis")... Très bel article, un bel hommage.

Tietie007 a dit…

Et puis les parties d'échecs au Rick's café ...Bogart étant un fervent adepte du jeu et ayant donné son nom à un Gambit !

Unknown a dit…

Dimanche 27 Avril 2014
Ce soir, dans ce lieu magique, Philippe, Fabrice et Gaëtan ont été envahis par l'ambiance du film CASABLANCA qui, en boucle, est projeté dans un salon merveilleux ; ce film peut est vu pendant le repas, si la chance permet de s'installer sur la vitre de protection d'une table Roulette.
Dans cet ancien riad la musique d'une petite formation est conforme à celle du film et permet du RdC au premier étage, de rêver à ces acteurs merveilleux dont l'âme d'Humphrey BOGART plane sur toutes les tables.
Aujourd'hui, Kathy KRUGER, fondatrice, passe furtivement comme l'aurait fait BOGART et donne un peu plus de magie à ce bel endroit qui mérite le détour : excellent rapport qualité/prix.