vendredi 25 novembre 2011

LES IMMORTELS ***



Sortie : 23 novembre 2011
De : Tarsem Singh
Avec : Henry Cavill, Freida Pinto, Mickey Rourke, Luke Evans, Stephen Dorff, Isabel Lucas, John Hurt, Kellan Lutz, Joseph Morgan…

Tonnerre de Zeus

Surtout ne prenez pas Les Immortels pour ce qu’il n’est pas : un cours d’histoire. Tarsem Singh détruit la légende pour mieux construire la sienne. Le roi Hypérion décide de libérer ses ancêtres les terribles titans jadis emprisonnés par les dieux de l’Olympe pour asseoir son pouvoir. Mais le jeune paysan Thésée qui s’est juré de venger la mort de sa mère tuée par les sbires du roi sanguinaire n’a pas l’intention de le laisser faire. Ce qui arrange bien les affaires de Zeus.
On entend déjà les puristes crier au scandale. Imaginez, le réalisateur indien ose revisiter la mythologie à sa façon. Mais le spectateur se déplace pour ce que la bande annonce lui a promis : du spectacle ! Et ce dernier est plus qu’au rendez-vous. Tarsem Singh avait déjà fait preuve d’une signature visuelle unique avec The Cell (2000) et The Fall (2006). Il réitère avec Les immortels où son style barroco-gore parfaitement maîtrisé est proche de la perfection. Avec une esthétique proche de celle du peintre Jean Léon Gérôme (ex : Pollice Verso, 1872), ce péplum mythologique est un chef d’œuvre visuel parachevé par une scène finale digne des plus beaux tableaux de la renaissance tels La chute des titans de Cornelis Van Haarlem (1588). Etrangement la 3D, complètement dispensable comme bien souvent, ne gâche pas pour autant le travail graphique effectué par le cinéaste. On retiendra notamment un tsunami à couper le souffle, et une titanomachie (la guerre qui opposa les titans aux dieux de l’Olympe) simplement fantasmagorique.
On se demande si Mirror Mirror (sa version de Blanche Neige) aura autant d’allure. En tout cas les costumes devraient y être aussi fantastiques que dans le film qui nous intéresse ici. La costumière Eiko Ishioka (récompensé par un oscar pour le Dracula de Francis Ford Coppola) achève de magnifier ces Immortels. Pour interpréter ces derniers, Tarsem Singh s’est pourvu d’une troupe d’acteurs au physique irréprochable. Luke Evans et Isabel Lucas (absolument sublime) rivalisent de déité dans les rôles de Zeus et Athéna. On y croirait presque. Henry Cavill, (Charles Brandon dans la série Les Tudors) est lui, en passe de devenir l’acteur du moment. Sans trop en faire, le prochain Superman incarne un Thésée fragile mais combattif. Même son amour pour Phèdre (Freida Pinto en oracle pas si sainte qu’elle en a l’air) ne parasite pas sa quête. A noter que dans le mythe d’origine, Phèdre est la sœur d’Ariane qui sera sauvée des griffes du minotaure par Thésée. En face de ces vertueux personnages, Mickey Rourke fait preuve d’une monstruosité sans précédent dans le rôle du roi Hypérion. Tout ce qui l’entoure est franchement angoissant. On se rappellera notamment longtemps de ce mystérieux taureau qui finit par dévoiler son sombre secret et de Minotaure, brute épaisse à la solde d’Hypérion et véritable cauchemar ambulant. D’ailleurs Thésée finira par le combattre dans un… labyrinthe. Ça ne s’invente pas !
Certains qualifieront Les Immortels de nanar. Admettons ! Mais un nanar bien savoureux. Le fond fait défaut mais la forme sauve la face. Plus captivant que 300, plus abouti que Le choc des Titans, Les Immortels redonne ses lettres de noblesse au film mythologique.

1 commentaire:

Cmovies a dit…

Entièrement d'accord, ce fut un bon film à voir! Le scénario n'est pas des plus palpitant mais toutes ces scènes qui s’enchaînent sont bonnes et bien ficelées! J'ai adoré!
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