dimanche 10 juin 2012

La critique de COSMOPOLIS *


Sortie : 25 mai 2012
De : David Cronenberg
Avec : Robert Pattinson, Sarah Gadon, Juliette Binoche, Mathieu Amalric, Paul Giamatti, Jay Baruchel, Kevin Durand, Samantha Morton…

Illusions perdues

Sélectionné en compétition officielle au dernier Festival de Cannes (David Cronenberg est reparti les mains vides), Cosmopolis est le récit de la descente aux enfers d’un golden boy obsédé à l’idée de se rendre chez le coiffeur. Sauf qu’en chemin le jeune milliardaire apprend sa ruine pour ne pas avoir su prédire la dévaluation du Yuan.
Réputé inadaptable, le roman de Don DeLillo est aussi incompréhensible sur grand écran que dans son format original. Extrêmement fidèle au livre (il a toutefois imaginé une autre fin), le réalisateur de La mouche ne fait aucune concession. Trop verbeux, parfois assommant, Cosmopolis est un véritable OFNI  (objet filmique non identifié) qui nous perd à maintes reprises. Le film ne suit aucune logique et nous égare dans son labyrinthe de dialogues alambiqués, heureusement compensés par une mise en scène séduisante et un humour absurde qui nous tiennent évéillé.
Robert Pattinson y est également pour beaucoup. Plus qu’un sex-symbol, le comédien en quête de crédibilité dégage une véritable sensualité et un charisme insoupçonné jusque là (même si on avait déjà décelé son énorme potentiel dans le surprenant Remember Me, la saga Twilight venait systématiquement remettre en question son talent). Un acteur est né ? En tout cas, il donne beaucoup du sien (notamment lors d’une scène de toucher rectal bientôt culte). Pattinson semble avoir casser son image twilightienne pour de bon. Il devrait d’ailleurs de nouveau tourner sous la direction de Cronenberg très bientôt. On adore également sa partenaire : Sarah Gadon. Véritable Lana Turner des temps modernes, elle incarne avec justesse l’épouse très prude d’Eric qui n’apprécie guère d’attendre que sa femme veuille bien se donner à lui. On adhère immédiatement à son personnage qui est peut être un brin désuet mais le plus réaliste du film et permet de nous raccrocher aux fils de l’intrigue.
Cosmopolis : Film prophétique ? Espérons que non. Vision pessimiste de notre avenir économique (la ruine et la mort sont au bout du chemin), le personnage d’Eric Packer est l’incarnation même du chaos engendré par la crise financière actuelle. Avec le recul, c’est terrifiant.

Aucun commentaire: