samedi 3 novembre 2012

La critique d'ARGO ***** (en avant-première)



Sortie : 7 novembre 2012
De : Ben Affleck
Avec : Ben Affleck, Bryan Cranston, Alan Larkin, John Goodman, Clea Duvall, Tate Donovan, Victor Garber, Scoot McNairy, Rory Cochrane, Kerry Bishé, Christopher Denham, Kyle Chandler, Zeljko Ivanek, Titus Welliver…

La revanche de Ben Affleck

Jusqu’à présent Ben Affleck, c’était le meilleur ami de Matt Damon. Le héros vaguement beau gosse d’Armageddon, Pearl Harbor ou du navet Daredevil… Bref, rien de bien impressionnant. Puis l’acteur devient réalisateur et tourne Gone Baby Gone et The Town, deux bons thrillers surprenants qui déjà, ne laissaient présager que du bon. Jean Gabin disait qu’un bon film c’était avant tout une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire. Une maxime personnelle que Ben Affleck semble avoir fait sienne avec Argo. Peu importe qu'il ait raté l'opportunité de réaliser le pilote de l’excellente série Homeland (c’était son tour de garder les enfants) puisqu'il signe ni plus ni moins le meilleur film de l’année.
1979, l’ambassade américaine d’Iran est prise d’assaut. Les Iraniens réclament l’extradition de Mohammad Reza Pahlavi, le dernier Shah d’Iran renversé et parti vivre en Exil aux Etats-Unis. Parmi les otages, six diplomates américains parviennent à s’enfuir et se cacher chez l’ambassadeur canadien Ken Taylor. La CIA met alors tout en œuvre pour les faire revenir aux Etats-Unis. Tony Mendez, as de l’exfiltration est chargé de leur retour. Pour ça, il met au point une idée invraisemblable : les faire passer pour une équipe de tournage hollywoodienne en repérage à Téhéran pour un futur film*.
Argo, c’est un peu la somme parfaite de tout ce qu’il faut faire. Ben Affleck se révèle être un véritable virtuose du thriller. Excellent casting, mise en scène subtile, scénario bien ficelé… tout y est. La magie opère dès le début du générique. Les mains littéralement greffées aux accoudoirs, le souffle coupé, on angoisse deux heures durant pour ces six personnages dont on connaît pourtant déjà la destinée. Notre panique parvenant à son paroxysme lors d’une scène d’aéroport des plus pétrifiantes. La touche d’humour bienvenue dans ce contexte inquiétant (John Goodman et Alan Larkin sont géniaux) et la reconstitution parfaite de la fin des années 70 achèvent de nous séduire. Difficile de trouver un défaut à Argo. Certains ont bien reproché au caucasien Ben Affleck d’incarner l’agent hispano-américain Tony Mendez… Mais bon, le reste n’étant que perfection, on peut bien lui pardonner de s’être réservé le rôle de ce héros de l’ombre.
Argo, c’est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur un épisode historique méconnu, le film mettant en avant un modèle de coopération internationale entre les Etats-Unis et le Canada (même si le rôle du ce dernier est minimisé). A croire que Ben Affleck est le nouveau George Clooney (d’ailleurs ce dernier produit le film) : un bon acteur doublé d’un brillant réalisateur porté sur la politique. En tout cas, ça y ressemble beaucoup.
Trêve de commentaires. Argo est le meilleur film de l’année et s’inscrit directement dans la course aux Oscars. Il devrait assurément décrocher celui du meilleur scénario, si ce n’est celui du meilleur film. Ben Affleck a définitivement fini de traîner le boulet Daredevil

*Une opération auquel participe même le célèbre maquilleur oscarisé pour La planète des singes, John Chambers.

Aucun commentaire: