dimanche 10 juin 2012

La critique de BLANCHE NEIGE ET LE CHASSEUR *** (en avant-première)


Sortie : 13 juin 2012
De : Rupert Sanders
Avec : Kristen Stewart, Chris Hemsworth, Charlize Theron, Sam Claflin, Ian McShane, Bob Hoskins, Ray Winstone, Nick Frost, Toby Jones, Brian Gleeson, Eddie Marsan, Johnny Harris, Lily Cole…

Règlement de contes

Après Mirror Mirror de Tarsem Singh qui apparemment ne vaut que pour son incroyable défilé de costumes, Blanche Neige est déjà de retour au cinéma. Seulement dans Blanche Neige et le chasseur, la jeune princesse est loin de ses préoccuper de sa toilette ou même du prince charmant. Emprisonnée durant sept ans par Ravenna sa belle-mère, elle parvient à s’échapper avant que la diabolique souveraine ne tente de s’en débarrasser. Le mercenaire chargé de la ramener au château se rallie à elle afin de l’aider à soulever une armée et chasser l’illégitime reine du royaume. Relecture du conte des frères Grimm (1812), la Blanche Neige de Rupert Sanders (venu de la pub) tient plus de Jeanne d’Arc que de la demoiselle en détresse. Le concept est osé mais ne va malheureusement pas au bout de son idée.
Plus sexué que Mirror Mirror, Blanche Neige et le chasseur est toutefois encore trop chaste. Pourtant ça ne manque pas de tension sexuelle. Entre Charlize Theron, déesse maléfique mais déesse tout de même, et les regards brûlants échangés entre Kristen Stewart et Chris Hemsworth (on comprend pourquoi les rumeurs voulaient que Robert Pattinson soit jaloux), le film aurait pu être bien plus sexy. Dommage que Rupert Sanders étouffe cette évidente alchimie sous une avalanche de scènes bien pensantes. Le réalisateur aurait pu nous éviter tous ces longs moments passés à s’émerveiller devant une soi-disante splendide forêt alors que les images de synthèse de cette séquence sont d’une laideur absolue. Nous, ce qu’on voulait, c’est voir Blanche Neige et le chasseur chevaucher jusqu’au château, glaive à la main sur l’épique musique de James Newton Howard. Finalement on y arrive. Mais deux heures d’attente pour une scène d’une dizaine de minutes où Kristen Stewart nous met trois coups d’épée dans le vent, c’en est trop. Le final, non seulement connu d’avance, est décevant.
C’est dommage car tout le reste du film relève d’une maîtrise assez stupéfiante pour un premier film. Hormis la forêt enchantée ratée, les costumes de Ravenna sont plutôt renversants*, et son armée noire et l’homme-miroir visuellement impressionnants**. Côté Casting, Kristen Stewart est lumineuse et Chris Hemsworth toujours aussi intense depuis Thor. Sam Claflin est lui tout aussi transparent que dans Pirates des Caraïbes : La fontaine de jouvence (on l’avait même oublié depuis, pour dire !). Leur triangle amoureux (qui n’en est pas vraiment un) est bien ennuyeux et celui-ci se fait littéralement piquer la vedette par une Charlize Theron au sommet de sa forme. Déjà dans Young Adult, l’actrice nous faisait froid dans le dos en grosse névrosée partie à la reconquête de son ex, mais dans la peau de Ravenna, reine perverse à la recherche de la jeunesse éternelle, elle délivre une performance sombre et glaçante (un self control déjà parfaitement maîtrisé dans Prometheus). Pourtant impossible de la haïr tant la comédienne parvient à nous convaincre de lui trouver des excuses. Personnage féministe jusqu’au-boutiste, il est clair que derrière cette beauté démoniaque se cache une triste solitude et quelques troubles maniaco-dépressifs post-traumatiques. On la plaindrait presque.
Mais à force de trop lorgner du côté d’un Seigneur des anneaux made in Disney, Blanche Neige et le chasseur passe à côté de son sujet. Le film n’ayant fait qu’une bouchée de Men in Black III et des Avengers au box office américain, une suite (voire une trilogie) est d’ores et déjà prévue. Espérons que Rupert Sanders aura depuis appris des erreurs de ce rendez-vous manqué.

*Les costumes ont été imaginés par Collen Atwood, la costumière attitrée de Tim Burton et oscarisée par trois fois (pour Chicago, Mémoires d’une Geisha et Alice au pays des merveilles).
**Fruit de l’imagination de ravenna, l’homme-miroir est directement inspiré de la sculpture « Face-off » de Kevin Francis Gray.

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1 commentaire:

Angela a dit…

Un post tres interessant!!!C'est tres interessant!!! Bisous:)
Angela Donava
http://www.lookbooks.fr